Ce témoignage est à titre d'exemple, nous avons eu l’accord de la personne pour le mettre sur le site.
Nous ne publierons pas sur internet le reste des témoignages que nous recevrons.
«C'était un soir de 2013. A cet ami je lui ai dit non. Mais je n'ai surement pas assez insisté, car il a persévéré, il m'a dit que j'avais un comportement de gamine.
Suite à ça j'ai commencé à faire des crises d'angoisses, à envisager la mort comme une solution. J'avais l'impression de devenir folle, c'était insupportable.
Je sentais une espèce de truc qui ne m'appartenait pas en moi, comme s'il m'a marqué de l'intérieur.
J'ai supprimé toute trace de son existence, ce qu'il s'était passé devait disparaître.
J'ai pris six mois pour comprendre, et je n'ai même pas compris toute seule, c'est un ami qui m'a fait prendre conscience que mon mal-être était à cause de cette nuit-là.
À part lui, les quelques amis à qui j'en ai parlé étaient mal à l'aise, ils m'ont écoutée mais ils ne m'ont pas vraiment aidée, ils ne savaient pas trop quoi me dire à part d'aller voir un psy.
Je n'en ai pas parlé à ma famille, je n'en ai aucune envie.
J'en ai parlé à ma gynécologue qui m'a dit: «Il faut s'y attendre si vous allez chez un garçon seule ».
Je me suis sentie deux fois plus coupable.J'ai été voir une psychologue, qui elle m'a expliqué que c'était normal à son âge de profiter de la situation.
J'ai alors commencé à cibler les professionnels de santé que j'allais voir, et j'ai trouvé des gens mieux formés sur la question.
Je n'ai jamais envisagé de porter plainte, parce que j'avais peur de ce qu'il pouvait me faire, parce que je ne pensais pas que les policiers me prendraient au sérieux, et surtout quand on voit le comportement de la justice face à ce genre de plaintes, il y a de quoi être découragée…
Aujourd'hui je dirais que c'est de l'histoire ancienne. Le fait d’avoir eu cet ami, et d'avoir trouvé des professionnels qui ont su m'écouter sans jugement, m'a beaucoup aidée. Et surtout, le fait d'accepter cette réalité, le fait d'arrêter de chercher à questionner ce qu'il s´est passé, à trouver une faille, et savoir lequel de nous deux est le plus coupable. J'ai su rebondir, et je pense que tout mon chemin parcouru, m'a permis de comprendre le respect et la bienveillance envers soi-même.»
